Personnages : Marcel Théberge

Cette dernière fiche d’autopsie de Chronomeurtres est consacrée à un personnage secondaire qui apparaît également dans le polar Zébrures écarlates. Ex-collègue de travail aux Archives nationales du Québec, ami du détective archiviste Ives d’Arch et alter ego de l’auteur, Marcel Théberge a créé sa propre une firme informatique après avoir quitté son emploi. L’homme d’affaires est impliqué bien malgré lui dans l’enquête entourant le deuxième meurtres en série qui frappe la ville de Québec en 2014.

Celui qu’on croit être un témoin majeur du meurtre de la fin janvier, il est interrogé dans les bureaux du SPVQ par les sergents-détectives Lionel Sanschagrin et Marjolaine Bouchard :

« J’assistais au couronnement de la Reine, le jour de mon anniversaire de naissance, en compagnie de ma conjointe, Diane Larose. Je me souviens avoir salué le chef de l’opposition à l’hôtel de ville de Québec. Je le connais bien. Il arpentait l’avenue Honoré-Mercier regrettant de ne pas avoir été invité à monter sur la scène avec les autres personnalités publiques. Peu de temps après, j’ai remarqué un carnavaleux, à trois ou quatre mètres de moi, couvert de la tête aux pieds d’une multitude d’épinglettes et d’effigies. J’ai trouvé l’individu plutôt sympathique. Je me suis approché de lui et, avec son accord, je l’ai pris en photo. »

Horloges : Horloge du beffroi de l’hôtel de ville de Québec

Horloge de la tour de l’hôtel de ville de Québec est une des plus importantes dans la chronologie des événements entourant la série de meurtres qui frappe la capitale nationale du Québec en 2014. Aussi elle a une signification particulière dans la perception du temps de Bruno Harvey :

« On est en plein cœur du temps qui défile, Kevin [Pouliot]. Écoute et regarde tous ces engrenages circulaires sans début ni fin. Mon père pis mon grand-père horlogers me l’ont appris. Mes lectures des grands philosophes m’ont convaincu qu’il était possible d’en maîtriser le cours pour prolonger à tout jamais le temps présent. On n’est peut-être pas immortels, mais on peut tous être éternels dans un univers vivant qui transcende l’espace, le temps et l’éphémère. C’est un philosophe qui a dit ça. Ou ben un sage, j’m’en souviens plus... Tu t’es jamais demandé, Kevin, pourquoi les aiguilles d’une horloge tournent autour d’un axe central. Dans un cercle sans début et sans fin au parcours éternel. Suffit de s’accrocher à la trotteuse des secondes pour éterniser le présent. J’ai réussi la nuit dernière après des mois de cauchemars. »

« En 1894, lorsque l’architecte Georges-Émile Tanguay conçoit l’édifice [de l’hôtel; de ville], il opte pour une architecture éclectique qui combine plusieurs styles, dont le néo-roman des édifices publics américains. Sur l’aile longeant la côte de la Fabrique, il dessine une tour d’horloge qui crée un bel équilibre dans la composition. D’inspiration médiévale, cette tour rappelle les beffrois de certaines mairies européennes dotées d’un carillon servant à convoquer les citoyens sur la place publique. [...] On doit l’installation de l’horloge de l’hôtel de ville [...] à Cyrille Duquet (1841-1922), orfèvre, horloger, joaillier, musicien, homme politique et inventeur québécois. » 

Source : contact.ulaval.ca

Vins : Pino Grigio, Chardonnay australien et Montepulciano

Le 30 janvier 2014, Norbert Dionne, qui n’est pas en service, a invité à souper son épouse, professeure en sciences politiques à l’Université Laval, son fils, architecte et sa bru, spécialiste en design d’intérieur. L’enquêteur a choisi le Club exécutif dont il est membre, au 23e étage du Hilton Québec :

« Après les apéritifs et le potage du jour servis à la table, les convives font leur choix de plat principal au buffet urbain. Les femmes jettent leur dévolu sur le saumon en croûte de basilic et concombre. Norbert Dionne se laisse tenter par la côtelette d’agneau au fromage bleu et son fils, après un moment d’hésitation, choisit finalement l’émincé de bœuf au gingembre et à la coriandre. Ce qui rend difficile le choix d’un vin s’harmonisant avec chacun des plats. Ils optent donc pour des verres individuels : Pinot Grigio californien et Chardonnay australien pour accompagner le poisson et Montepulciano d’Abruzzo avec les viandes... »

La famille Dionne, des amateurs de bonne bouffe et fins connaisseurs en vins.

Événements : Limoilou en musique


Le 21 juin 2014, dans le quartier Limoilou, à l’angle de la 3e avenue et du chemin de la Canardière, aux alentours de 20 heures 10, malgré les exigences de son interlocuteur anonyme, le journaliste Jean-Charles Boisvert se pointe sur les lieux du rendez-vous, en compagnie de son photographe.

« La sixième édition du festival de Limoilou en musique bat son plein. Il y a foule. Les organisateurs ont planifié une journée thématique. Ils ont invité les collectionneurs à venir exposer leurs anciennes motos et leurs belles d’autrefois. Dès la fin de la matinée, une section de la 3e avenue est animée avec des jouets gonflables et un marché des artisans. À la brunante, les amateurs de swing, de robes à crinoline et de toupets gominés sont conviés, afin de faire revivre l’atmosphère d’une époque pas si lointaine. »

Cet événement, organisé annuellement par la Société de développement commercial (SDC) 3e avenue et leurs partenaires, fait courir les foules grâce à une programmation des plus attrayantes, une multitude d’activités et de spectacles gratuits. 

Source de la photo : Limoilou en vrac

Objets : Magazine GQ

Le 22 mars 2014, la sergente Marjolaine Bouchard, accompagnée du patrouilleur Kevin Pouliot, interroge le commis de la tabagie dont la baie vitrée donne sur la scène du crime. Comme celui-ci déclara n’avoir rien vu, elle s’adresse à son collègue :

« —  Agent Pouliot, suivez-moi, ordonne-t-elle au jeune policier [...] concentré à feuilleter le dernier numéro du magazine GQ. [...]

Une minute sergente-détective, répond le jeune agent qui se dirige vers le comptoir en exhibant le numéro de mars de la revue : à la une, la photo de l’acteur américain Jeff Bridges. Ce magazine contient un super article : Comment devenir l’homme le plus cool du monde sans se forcer. C’est parfait pour moi, raille Kevin Pouliot, en tendant au commis un billet de vingt dollars. »

GQ (à l'origine Gentlemen's Quarterly) est un magazine masculin mensuel consacré à la mode, au style et à la culture à travers des articles sur la nourriture, le cinéma, la culture physique, le sexe, la musique, les voyages, les sports, les technologies, les livres et la pop culture.

Source : Wikipédia

Divers : Des expressions du Saguenay-Lac-Saint-Jean

Marjolaine Bouchard est née au Saguenay-Lac-Saint-Jean. Comme un très grand nombre de résidents de la région, elle emploie des expressions populaires.

Par exemple lorsqu’elle décrit le journaliste Jean-Charles Boisvert : « C’t’un beau chouanneu, comme on dit par chez nous, quelqu’un qui aime ça s’écouter parler. » Ou encore lorsqu’elle utilise l’interjection « là là » qui, mise au bout de la phrase, accentue l’expression : « Ce tueur s’amuse à nos dépens, là là » ou « ... avec Lionel et tous les autres, on va finir par y arriver. Mon p’tit doigt me le dit, là là ».

Les collègues de travail répètent aussi ce régionalisme pour se moquer d’elle. Lorsque Lionel Sanchagrin s’emporte au cours d’une conversation : « Ben, LÀ LÀ, c’est quoi que t’as entendu, simonaque ? » Ou, au début de la soirée en l’honneur de Norbert Dionne, alors que Marjolaine Bouchard réclame le silence dans la salle et invite son patron à s’installer sur un tabouret en cuir : « Là, là ? demande le héros de la soirée en s’approchant du micro. »

La sergente aurait pu aussi glisser dans un dialogue « faire simple » (faire le niaiseux), « r’soudre comme un cheveu sur la soupe » (arriver sans s’annoncer », « être ben d’adon » (être de bonne compagnie), « passer en belle épouvante » (partir comme un éclair) ou « se lâcher lousse » (se laisser aller).

Divers : Le temps atomique international (TAI)

« À une fraction de seconde près, la ROLEX Cosmograph Daytona Explorer de Bruno Harvey est tout à fait synchronisée avec le TAI : le Temps Atomique International. Une échelle définie, depuis 1971, à partir d’un parc mondial d’horloges, dont l’une est située en territoire canadien. »

Le TAI « permet de définir l'étalon de temps et l'échelle de temps de référence utilisés partout dans le monde. La seconde a été définie en 1967 lors de la 13e Conférence générale des poids et mesures... »

Il est établi par le Bureau international des poids et mesures (BIPM) à partir d'horloges atomiques réparties dans le monde.

« Depuis le 1er janvier 2017, jour de la dernière insertion d'une seconde intercalaire au temps universel coordonné (UTC), le TAI est en avance de 37 secondes sur l'UTC » qui « proviennent des 10 secondes de différence initiales plus 27 ajouts de secondes intercalaires à l'UTC depuis 1972 » dont celle du 30 juin 1983 qui a eu un impact sur le jour réel de naissance de Bruno Harvey. 

Source : Wikipédia

Références musicales : Jean Ravel

À 21 heures, le 31 décembre 2014, lors de la soirée du passage vers la nouvelle année le chanteur Jean Ravel fait vibrer la foule, entre autres, avec des classiques comme La cuisinière et Le jour de l’An. S’en suit « un singulier mélange de rigodons, musique techno, gigues traditionnelles et chansons à répondre jusqu’à 23 heures. »

Jean Ravel est un chanteur connu par ses interprétations des chansons des années 70-80, mordu de musique rock associée à tous ses souvenirs d’enfance et d’adolescence. Il a joué dans trois mégaproductions : La légende de Jimmy, Starmania et Notre-Dame-de-Paris. 

Source photo : Québec Scope

Auteurs et philosophes : Emmanuel Kant

Parmi toutes ses lectures, Bruno Harvey est troublé par les préoccupations du philosophe prussien Emmanuel Kant (1724-1804) lorsqu’il affirme que le temps n’existe pas, qu’il « est une création de l’esprit humain », qu’il « est exclusivement relatif à l’homme, qu’il ne s’applique pas aux choses en soi, mais aux phénomènes, et cela lui permet d’affirmer sa réalité empirique. »

Le jeune infirmier retient « que le temps est une forme pure de l’intuition sensible » et qu’on ne peut « supprimer le temps lui-même, bien que l’on puisse tout à fait bien soustraire du temps les phénomènes »... et peut-être les humains, interprète-t-il. 

Source : Cours de philosophie générale – Photo : Wikipédia

Divers : Le signe du Cancer et l’Hydre de Lerne

Au quotidien, le cancer est une sale maladie que côtoie Bruno Harvey en tant que soignant à l’Hôtel-Dieu de Québec. C’est aussi son signe du zodiaque dont les natifs ne cessent de se poser des questions et sont caractérisés par le retrait sur soi et la ténacité dans l’action. 

Dans ses recherches sur le Web, le fils d’horloger fait une découverte dans la mythologie : « les Grecs associaient ce signe à un petit crabe. Cet ami de l’Hydre de Lerne, la bête à plusieurs têtes dont une était immortelle, a été écrasé dans son combat avec Hercule. Poséidon, le dieu des mers et des océans en furie, l’a ressuscité en monstre colossal afin qu’il serve dans son armée. À son décès, pour le récompenser de ses efforts, Héra, la femme de Zeus, l’a envoyé dans la voûte céleste. Depuis ce temps, l’astre y brille ad vitam æternam. »

Cette information le conforte dans la mission qu’il s’est donnée : offrir la vie éternelle à certains de ses compatriotes choisis au hasard. 

Source de la photo : Wikipédia


Références musicales: Monster (KISS)

À la suite d’une conversation sur son téléphone intelligent avec un informateur du Service de police de la ville de Québec, Xavier-Yves Zicat (XYZ pour les intimes), le sergent-détective Lionel Sanschagrin « allume le lecteur CD dans lequel est stocké en permanence Monster, le récent disque de KISS, depuis leur prestation en 2009 sur les Plaines d’Abraham qui a attiré pas moins de 92 000 admirateurs. Il monte le volume. [...] La musique de Hell or Hallelujah du groupe new-yorkais couvre d’une brume épaisse la représentation virtuelle de la copine de XYZ et lui permet de recouvrer ses sens. »

« Bien connu pour la peinture faciale et les tenues de scène de ses membres, le groupe s’est fait connaître au milieu et à la fin des années 1970 avec ses performances live choquantes, qui comprenaient des respirations de feu, des crachats de sang, des guitares fumantes, des fusées de tir, des kits de batterie en lévitation et des pièces pyrotechniques. » 

Source : Wikipédia


Lieux : L’hôtel de ville de Québec


Quelques chapitres de Chronomeurtres  se déroulent à un jet de pierre ou à l’intérieur de l’hôtel de ville de Québec sis sur la rue Des Jardins, dans le Vieux-Québec, à 500 mètres du lieu de résidence de Bruno Harvey et Gaston Portelance.

L’édifice en pierre, désigné lieu historique national du Canada en 1984, a été construit en 1895-1896 à l’emplacement de l'ancien Collège des Jésuites construit en 1725 et démoli en 1877-1878. « Conçu dans un style éclectique de la fin de l’époque victorienne, l'édifice, en forme de H, comporte diverses hauteurs. Des tours avec des toits à forte pente accentuent le centre et les côtés. » 

Sources : Wikipédia

Vins : Gaillac premières côtes

Le 19 octobre 2013, Gaston Portelance est de retour d’un séjour en France et pénètre « dans le salon de Bruno Harvey avec, dans une main, un bouquin duquel émerge un signet. » Il a aussi apporté des douceurs du Midi de la France.

« Le fils d’horloger plonge sa main dans le sac de magasinage en papier kraft que lui tend le voyageur devant l’Éternel et en ressort un boîtier métallique. Sur le couvercle, une reproduction du village de Cordes-sur-Ciel. Il en retire en plus une bouteille de vin blanc. » Un « excellent Gaillac premières-côtes. »

Le Gaillac-premières-côtes est un vin français blanc sec d'appellation d'origine contrôlée du vignoble de coteaux argilo-calcaire du Sud-Ouest de la France, sur la rive droite du Tarn, au nord-est de Toulouse. Il doit probablement sa création aux Gaulois, avant l'arrivée des Romains et son développement aux moines de l'abbaye Saint-Michel de Gaillac.

Dans les circonstances, il s’agit d’un excellent choix de Gaston Portelance car le slogan de la commission interprofessionnelle des vins de Gaillac est : « Gaillac, parce que les vins d'avenir ont toujours un passé. » 

Source : Wikipédia

Auteurs et philosophes : René Char

Le 24 août 2014, sur « Internet, [Bruno Harvey]  était tombé par hasard sur une citation du poète René Char : L’instant est une particule concédée par le temps et enflammée par nous. Il l’avait interprété comme approbatrice de sa mission enfouie dans un coin perdu de son esprit, travestie en innocence la plus pure : pyromane de fragments de vie transformés en pauses pour l’éternité. »

René Char,  poète et résistant français, est né en 1907 à L'Isle-sur-la-Sorgue et est mort à Paris en 1988. À 22 ans, il adhère  au mouvement surréaliste et signe un recueil de textes avec André Breton et Paul Eluard mais reprend son indépendance en 1934. En 1937, il dédie son Placard pour un chemin des écoliers aux « enfants d'Espagne ». Démobilisé en 1940, il entre presque aussitôt dans la Résistance sous le nom de guerre d'Alexandre. 

Source : Babelio

Horloges : Horloge du Jura

24 août 2014, dans « les jardins rénovés de l’hôtel de ville, le maire de Québec dévoile l’horloge du Jura offerte en 2008 pour souligner les 400 ans de la cité. Une œuvre d’art suisse dont le mécanisme à pendule fait en sorte qu’elle se remontera d’elle-même au cours des décennies, voire des siècles. Avec, dans un futur rapproché, des ratés dans son synchronisme avec le signal horaire officiel canadien. » Bruno Harvey assiste à l’événement avec une idée bien arrêtée derrière la tête.

Installée au cœur de l'Espace du Canton-du-Jura dans les jardins de l'Hôtel-de-Ville, cette « horloge monumentale réalisée en un seul exemplaire par Richard Mille a été offerte par la République et Canton du Jura, en Suisse, pour le 400e anniversaire de Québec. [Ce] cadeau symbolise l’amitié qui unit la République et Canton du Jura à la Ville de Québec. » 

Sources : Site de la ville de Québec et Pinterest

Lieux : La gare du Palais

Le 23 octobre 2013, Bruno Harvey prend possession du colis qu’il attend « dans une valise à roulettes laissée à la consigne du terminus d’autobus à la Gare du Palais. Le même jour, une enveloppe avec la clé du casier et celle du bagage [a été] déposée dans sa boîte aux lettres. Le produit instable à température ambiante est rangé dans une caissette thermos en styromousse. Il [se devait de] récupérer le tout dans les meilleurs délais et conserver le précieux liquide au réfrigérateur. L’efficacité est assurée pour une période maximale de 12 mois. »

La gare du Palais est la gare ferroviaire et routière de Québec. Elle sert de terminus pour Via Rail Canada (liaison Montréal-Québec) ainsi que pour le transport interurbain par autocars pour cinq compagnies. Elle a été construite en 1915 (conçue par l'architecte Harry Edouard Prindel) selon le style « château de la Loire ». Elle a été désignée « gare ferroviaire patrimoniale » par la Commission des lieux et monuments historiques du Canada en 1992. Devant l’édifice se trouve la Place Jean-Pelletier nommé en l'honneur de l'ancien maire de la ville de Québec. 

Source : Wikipédia

Objets : Parkas Kanuck et Canada Goose



Dans Chronomeurtrescertains personnages portent des parkas Kanuk ou Canada Goose.

Les premiers sont produits par une entreprise de Montréal (Kanuk) fondée en 1970 et spécialisée dans la confection de vêtements de plein air de très haute qualité, en particulier de manteaux d'hiver.

Les seconds sont produits à Toronto (Canada Goose) par une entreprise fondée en 1957, elle aussi spécialisée en vêtement d’extérieur pour les mois de temps froids. 

Sources photos : sites Web de Kanuk et Canada Goose

Divers : La spirale de Fibonnacci


« Dans la dernière semaine de mai [2014], toujours sous l’emprise de ses démons temporels et pervers, Bruno vit le pire cauchemar de sa vie. Dans ses rêves répétitifs, il se retrouve sans cesse sur le cadran horizontal de la même gigantesque montre tentant en vain, sur la périphérie, de rattraper la trotteuse infatigable en fuite ininterrompue, et de s’y accrocher. Mais, une nuit, les règles du jeu changent radicalement. La surface, à l’origine circulaire et au diamètre invariable, se transforme en spirale de croissance continue à chaque tour […] expansion infinie de la spirale de Fibonacci. »

Leonardo Fibonacci est un mathématicien italien connu pour la suite de Fibonaccinote, une suite de nombre qui permet, entre autres, de construire une spirale à expansion exponentielle.

Lieux : Hôtel-Dieu de Québec

Bruno Harvey est soignant en cancérologie à l’Hôtel-Dieu de Québec, un hôpital situé dans le Vieux-Québec fondé en 1639 par les sœurs Augustines de la Miséricorde, le plus ancien établissement hospitalier au nord du Mexique. Hôpital de soins, d’enseignement et de recherche, il est considéré comme un établissement de pointe dans les secteurs de l’oncologie et de la néphrologie au Québec.

« Au quotidien, les journées de Bruno à l’Hôtel-Dieu de Québec l’abattent de plus en plus, tant d’un point de vue physique que moral. [ Le jeune infirmier ] fait partie, depuis près de deux ans, d’une équipe multidisciplinaire composée d’hématologues-oncologues, de radio-oncologues, de chirurgiens, de technologues et d’infirmiers. Ensemble, ils traitent une clientèle adulte de tout l’est du Québec. Pour certains patients, une course contre la montre s’engage dès leur hospitalisation. [Le fils d’horloger] redoute l’instant fugace où il apprend l’arrêt subit de la trotteuse d’un de ses protégés aux soins palliatifs. » 

Source photo : Wikimédia

Références musicales : Billy Holiday

Le 1er juillet 2013, Gaston Portelance a invité Bruno Harvey du Bar Lounge de l’hôtel Clarendon pour célébrer le 30e anniversaire de naissance du fils d’horloger. 

«Quatre touristes d’origine asiatique, caméras Nikon au cou et téléphones intelligents à la main, sont installés près d’une des fenêtres. Les membres masculins et féminins du petit groupe heurtent de leurs voix entremêlées l’ambiance feutrée créée par la douce musique de jazz. […] La voix enrouée de Billie Holiday peine à interpréter Night and Day au travers des rires excités du petit groupe d’Asiatiques maniaques d’égoportraits. »

Eleanora Fagan (Billie Holiday) est née à Philadelphie en 1915 et morte à New York en 1959. Elle est une chanteuse américaine de blues et de jazz considérée comme l'une des plus grandes que le jazz ait connues. 

Source photo : Wikipédia

Événements : Festival d’été de Québec

Le 16 juillet 2014, l’équipe de l’Unité des crimes majeurs du SPVQ anticipe le pire : un autre crime en série aurait pour être perpétré pendant le Festival d’été de Québec (FEQ) qui se déroule entre sur les Plaines d’Abraham : « au beau milieu du show du groupe The Killers, un nom évocateur pour un détraqué », se dit alors l’enquêteur en chef Norbert Dionne. Heureusement, le tueur en série est en dormance.

L’événement musical multi-genre de grande envergure connu officiellement sous le nom de Festival d'été international de Québec se déroule en juillet depuis 1968 dans la ville de Québec. On y présente sur différentes scènes des vedettes nationales et internationales ainsi que des artistes émergents des quatre coins du monde. 

Source de la photo : Tourismexpress

Auteurs et philosophes : Aristote


Sur la table de chevet de 
Bruno Harvey, les enquêteurs de l’Unité des crimes majeurs du SPVQ trouvent un exemplaire de Physique publié chez GF Flammarion en 1999 traduit par Pierre Pellegrin, un ouvrage d’Aristote consacré à l’étude de la nature dans lequel il énonce son fameux paradoxe du temps :

« Le temps n’existe pas puisqu’il est composé du passé, qui n’est plus, du futur, qui n’est pas encore, et du présent qui est évanescent, et disparaît sans cesse. »


Bruno Harvey a noté ce concept qui le hante sur un bout de papier qui lui sert de marque page.

Source de la photo : Wikipédia

Horloges : Horloge Gustav Becker

Lorsque Gaston Portelance fait la connaissance de Bruno Harvey et frappe à sa porte pour la première fois, il tombe en pâmoison devant l’horloge qui trône dans le salon de son voisin de palier :

« – Elle est magnifique cette horloge, jeune homme. C’est la première fois que j’en vois une comme celle-là. Avec une sonorité d’une pureté incomparable. J’en suis ébahi, déclare le vieil homme – le carillon sonne les six coups de 18 heures –. Une fabrication allemande, je présume ?

— Vous avez raison, monsieur… ?

— Gaston. Gaston Portelance, répond le visiteur impromptu.

— C’est une pendule fabriquée par Gustav Becker, dans les années 30, par l’entreprise qu’il a fondée en 1885, je pense. Mon grand-père, horloger de la troisième avenue à Limoilou, a eu, un jour, la surprise de sa vie. Il en a hérité à la suite du décès d’une cliente, une femme pleine aux as d’un des beaux quartiers de Sillery. Elle était veuve et avait pas d’enfants. Il était le seul à Québec en mesure de réparer ce genre d’objet. À sa mort, elle le lui a légué en héritage pour le remercier d’avoir pris grand soin du mécanisme très précis qui tient le temps, au centième de seconde près.

— Un vrai bijou avec ce boîtier d’une élégance inouïe, ces colonnettes tournées avec finesse et ces dorures incrustées. Unique ! Elle doit valoir une fortune… »

Portelance ne peut se douter que cette œuvre d’art est une des sources de la descente aux enfers de Bruno Harvey. 

Source photo : Wikipédia


Lieux : Chez Temporel

Le café Chez Temporel est un lieu de prédilection pour Bruno Harvey et Gaston Portelance où ils discutent de leur préoccupation à propos du temps qui passe, de l’instant présent infinitésimal.  

Depuis 1974, ce café au nom tout à fait approprié comme élément de décor d’un thriller ayant pour thème le temps, accueille plusieurs artistes et touristes enchantés par la simplicité et le calme de cette dite institution du Vieux-Québec. Avec son ambiance sereine à se sentir comme chez choix.

Petit détail non mentionné dans le roman : à l'endos du menu, on peut y lire un extrait du poème d'André Hardelet, Bal chez Temporel,  mis en musique par Guy Béart : 

               « Oui, si tu retournes danser

               Chez Temporel, un jour ou l'autre,

               Pense aux bonheurs qui sont passés

               Là, simplement, comme les nôtres » 

Source photo : TripAdvisor

Divers : Pépinot et Capucine

Le surlendemain du deuxième meurtre, Norbert Dionne se rend rencontrer la sœur de la victime pour tenter de comprendre les motivations de l’assassin.  Catastrophée, celle-ci répond tant bien que mal aux nombreuses questions de l’enquêteur. Son frère n’avait aucun ennemi.

En route vers son bureau sur l’avenue Saint-Sacrement, il ne peut s’empêcher de réfléchir sur le métier qu’il exerce : « le vieux routier esquisse un sourire en se remémorant la réplique de la marionnette malfaisante de la série télévisée préférée de son enfance, Pépinot et Capucine : Panpan, il est toujours le vainqueur ! L’emporter sur son rival : son objectif personnel et professionnel, mais pas mauvais du côté de la clôture en prenant parti pour les bons contre les méchants. » 

Pépinot et Capucine est une série télévisée jeunesse québécoise de 1952 à 1955 qui mettait en scène des marionnettes à gaine, émission  diffusée sur les ondes de la société Radio-Canada. Panpan était le personnage « méchant»  dans la série. 

Source de la photo : Pinterest


Personnages : Lucille Tremblay

Dans Chronomeurtres, Lucille Tremblay est spécialiste en profilage criminel : « 46 ans, la seule civile de l’équipe, est le sosie presque parfait de K. D. Lang. Experte reconnue dans les milieux policiers québécois, ses services professionnels sont prisés pour la résolution des questions complexes. »

Ce métier de psycho-criminologue est fondé sur l’analyse comportementale, une méthode qui permet à l’équipe d’enquêteurs de Norbert Dionne de déterminer le profil du criminel qu’ils recherchent.

Avec la progression de l’enquête, Lucille Tremblay est en mesure d’ébaucher un portrait psychologique du tueur qui sévit qui s’avérera assez juste : « L’homme qu’on recherche semble fantasmer sur le moment précis de ses gestes, animé par une pulsion sans connotation sexuelle. Je le caractériserais de meurtrier compulsif et psychotique. Il tue divers individus dans des lieux différents, dans un délai limité : trois personnes agressées en 80 jours. Il est aussi un adepte des messages codés avec ses séries chiffrées. Un criminel organisé : un QI supérieur à la moyenne ; il a sans doute un emploi qualifié et stable ; toujours en plein contrôle dans l’action, quoique le déclencheur soit lié à une situation de stress ou d’obsession ; ses interventions sont planifiées en apparence. Du genre à vivre seul et à opérer en solitaire, avec méthode. Ce qui lui permet de maîtriser la mécanique de ses exécutions et en éprouver une exaltation maladive. »

Lieux : Le Laboratoire de sciences judiciaires et de médecine légale

Qui dit « polar », dit « meurtres » et nécessaire « identification judiciaire ». Chronomeurtres n’y échappe pas avec l’implication du Laboratoire de sciences judiciaires  et de médecine légale du Québec logé à Montréal, rue Parthenais, dans l'édifice de la Sûreté du Québec.

Autrefois appelé « Laboratoire de recherches médicolégales » (le premier en Amérique soit dit en passant), cet organisme, avec à sa tête le Dr Wilfrid Derome, « produisait des expertises devant les tribunaux dès le début du siècle. En 1908, il se rend à Paris pour y étudier la médecine légale. Deux ans plus tard, il revient convaincre le gouvernement du Québec de la nécessité, pour la province, de disposer d'un laboratoire scientifique au service de la justice. Il y réussit avec l'appui du milieu judiciaire et s'en voit confier la direction. »

« À l'époque de la fondation du Laboratoire, des connaissances de base en médecine légale, en chimie et en physique servaient à l'élaboration d'une preuve scientifique. Ces disciplines se sont graduellement ramifiées et de nouvelles spécialités sont apparues : biologie, toxicologie, pathologie, chimie physique et organique, expertises en balistique ou en faux documents. Plus récemment, la génétique, l'informatique, l'odontologie, l'anthropologie sont venues enrichir le tableau des sciences judiciaires. » 

Source : site Web du ministère de la Sécurité publique du Québec

Auteurs et philosophes : Ahmed Hassan Zewail

Lors des funérailles de Gaston Portelance, Bruno Harvey mentionne, entre autres, le nom du chimiste, chercheur, professeur d'université, inventeur et physicien  Ahmed Hassan Zewail : « Gaston m’a fait découvrir des auteurs que je connaissais pas : les physiciens Heisenberg et Zewail, les philosophes Lalande et Bachelard… J’imagine que ça vous dit rien, mais bon. » 

Ahmed Zewail , né en 1946 à Damanhur en Égypte et mort en  2016 à Pasadena aux É.-U., est un universitaire égyptien ayant travaillé aux États-Unis. Il a reçu le prix Nobel de chimie en 1999 « pour ses études des états de transition d'une réaction chimique à l'aide de la spectroscopie à la femtoseconde ».

Professeur invité dans plusieurs universités d'Amérique du Nord, d'Europe, d'Asie et du Proche-Orient, il fut professeur émérite à l'université des Nations unies. Il fut également membre de l'Académie nationale des sciences, de la Société américaine de philosophie, de l'Académie pontificale des sciences, de l'Academia Europaea et de l'Académie arabe des sciences, technologies et transport maritime. Il fut également associé étranger de la Royal Society (1998), de la British Academy, de l’Académie des sciences de Russie, de l'Académie royale des sciences de Suède, de l'Académie des sciences (France), de l'Académie tunisienne des sciences, des lettres et des arts et de l'Académie des sciences de la Malaisie.

Un modèle pour le jeune infirmier québécois qui s’intéressait non seulement au temps qui passe, mais aussi à certaines recherches scientifiques en appui à son projet secret. 

Source : Wikipédia

Lieux : Le Café Sirocco

C’est dans une salle à l’étage du Café Sirocco avec vue sur le boulevard René-Lévesque et l’avenue Cartier à Québec  que se déroule la réception en l’honneur de l’enquêteur en chef Norbert Dionne au moment où il peut enfin prendre sa retraite du Service de police de la ville de Québec.

« Une centaine de personnes ont confirmé leur présence. Le 24 octobre, à l’heure convenue, parents, amis, collègues anciens et actuels s’entassent dans les deux salles vidées de leurs tables et de leurs chaises. Ils ont accepté l’invitation afin de lever leurs verres à la santé de celui admiré de tous pour sa longévité professionnelle. Le comité organisateur, avec à sa tête Marjolaine Bouchard, a prévu, à l’insu du jubilaire, un bien cuit avec comme objectif d’amuser la galerie. Une collecte a permis d’amasser des fonds pour la remise d’un cadeau-souvenir.

Quand Dionne se présente en compagnie de Madeleine Saint-Amant, son épouse, il est accueilli par un tonnerre d’applaudissements. Le retraité peut tant bien que mal se frayer un passage, tout un chacun désireux de lui serrer la main et lui transmettre ses vœux pour un repos mérité. S’ensuit un brouhaha de voix et d’éclats de rire. Les verres de bière et de vin s’entrechoquent. Les serveurs offrent sur des plateaux une panoplie de bouchées à saveur de l’Asie. » 

Source de la photo : Tripadvisor

Personnages : Lionel Sanschagrin

Le sergent-détective Lionel Sanchagrin est le troisième enquêteur de l’équipe de l’Unité des crimes majeurs du SPVQ (qui participe activement à la recherche du tueur en série de Chronomeurtres. Un vieux de la vieille aux méthodes plus traditionnelles « pressenti pour assurer la relève lorsque son patron prendra sa retraite ». « Depuis son entrée au SPVQ en 1981, Sanschagrin s’est démarqué par son air désinvolte, un atout dans la résolution des enquêtes confiées par ses supérieurs. »

Dans Chronomeurtres, Lionel Sanschagrin est plongé, bien malgré lui, dans deux scènes plutôt loufoques : lorsqu’il rencontre le nerd de l’informatique XYZ et qu’il se rend à la boutique de l’avenue Cartier où on vend des manteaux Kanuk.

Sa grande expérience avec les médias l’amène à prodiguer ses conseils à l’endroit de l’agent aux communications Gaboury : « Tu vois fiston, dans les relations publiques, y faut savoir comment mettre fin à un entretien. Avec politesse, mais avec fermeté. […] Et le choix de la salle est stratégique. Oublie jamais de monter le thermostat de quelques degrés avant le début de la rencontre, ajoute le policier expérimenté qui s’assure de ramener le contrôle de la température à un niveau normal. »

Divers : Le code 10

Le 19 septembre 2014, à 14 h 57, « À peine a-t-il pris connaissance de l’information publiée dans le journal Le Soleil, Norbert Dionne se lève tel un diable qui jaillit de sa boîte. Il récupère son arme de service, la glisse dans son holster, enfile à grand-peine son veston et se précipite vers la sortie de son bureau. » S’en suit une conversation ponctuée de codes avec lesquels ses collègues sont familiers : 10-20, 10-31, 10-40, 10-4… 

Ces mots codés aussi appelés Codes 10 sont destinés à représenter des noms, des lieux, des situations et des phrases courantes de manière rapide et standardisée dans les communications vocales, particulièrement chez les corps policiers. Ils ont été proposés pour la première fois dans les années 1920 et leur liste a été élargie en 1974 par l'Association of Public-Safety Communications Officials-International (APCO). Ils sont surtout utilisés par les forces de l'ordre en Amérique du Nord. 

Source : Wikipédia