Lieux : le restaurant Chez Ashton

Chez Ashton est une institution dans la restauration rapide qui se retrouve seulement dans la région immédiate de Québec. Elle est entre autres réputée pour son offre d’une grande variété de poutines. Un plat composé, dans sa forme classique, de trois éléments : des frites, du fromage en grains et de la sauce brune qui tire son origine du Centre-du-Québec à la fin des années 1950.

C’est à la succursale de la côte du Palais, dans le Vieux-Québec, que Bruno Harvey rencontre la sergente-détective Marjolaine Bouchard afin de lui fournir des informations à propos d’une jeune femme qu’il a croisée assassinée sur la Grande Allée le soir des festivités de fin d’année 2013. Convaincu «  … que la meilleure façon de rester dans l’ombre consistait parfois à s’exposer en public. »

Le jeune infirmier coiffé d’une tuque rouge devant permettre à la policière de l’identifier  s’approchera d’elle et lui murmurera à l’oreille : « J’vous suggère la poutine. Aujourd’hui, y’a un rabais météo : 22 %, ça vaut la peine. »

Source photo : Tripadvisor

Horloges : horloge de Limoilou

Dans le quartier Limoilou, à l’intersection de la 3e avenue, de la 6e rue et du chemin de la Canardière, une horloge informe les passants de l’heure du moment. 

Dans Chronomeurtres, au moment où se déroulent les événements, cette horloge a « …la réputation de ne jamais annoncer l’heure juste. Ni d’ailleurs la même heure sur chacune de ses trois faces. Comme celle de place d’Youville. Au point où les organisateurs des fêtes du 31 décembre dans ce quartier ouvrier espèrent que cette pièce du mobilier urbain indiquera la bonne heure lors du prochain décompte du Nouvel An. Les gens du coin soupçonnent des petits malins de s’amuser, certaines nuits, à déplacer les aiguilles. On ne leur a jamais mis la main au collet. »

C’est aux pieds de cet instrument de mesure du temps qui passe que le 21 juin 2014 Bruno Harvey convie le journaliste Jean-Charles Boisvert à l’occasion du festival Limoilou en musique avec une sombre idée en tête.

En 2016, une nouvelle version de ce mobilier urbain a été installée lors du réaménagement des lieux. 

Source photo : monlimoilou.com

Auteurs et philosophes : Saint-Augustin - Les confessions

Bruno Harvey relit régulièrement la pensée de Saint-Augustin exprimée dans ses Confessions, particulièrement  dans le chapitre XI du livre onzième qui le confine dans son délire : « Qui fixera le cœur de l’homme, afin qu’il demeure et considère comment ce qui demeure, comment l’éternité, jamais passée, jamais future, dispose et du passé et de l’avenir ? Est-ce ma main, est-ce ma parole, la main de mon esprit, qui aurait cette puissance ? »

« Chaque goutte de temps me coûte si cher », se répète-t-il. Depuis le jour des célébrations de la Saint-Patrick, le jeune infirmier relit ces écrits d’une autre époque, parfois sibyllins, les interprétant de manière subjective et alimentant ainsi son obsession morbide.

Bruno y trouve une autre preuve en appui à la révélation opportune qu’il croit confirmée dans la pensée de l’évêque d’Hippone : « Qui l’arrêtera, ce cœur, qui le fixera pour qu’il s’ouvre stable un instant, à l’intuition des splendeurs de l’immobile éternité… ? Votre aujourd’hui, c’est l’éternité… et si le temps demeurait, il cesserait d’être temps. Pour le présent, s’il était toujours présent sans voler au passé, il ne serait plus temps. »

Personnages : Jean-Charles Boisvert

Dans Chronomeurtres, Jean-Charles Boisvert est un personnage très coloré, souffre-douleur des enquêteurs de l’Unité des crimes majeurs du Service de police de la ville de Québec, « la diva du Journal de la Capitale » comme aime bien le qualifier Norbert Dionne

Fait-diversier toujours accompagné par Simon Beauregard, le photographe, son fidèle compagnon en quête du scoop qui placera son quotidien en tête de la nouvelle à sensation.

Bien malgré lui, ignorant qu’il est lui-même une des cibles du tueur en série, Jean-Charles Boisvert contribuera à mettre les policiers sur la piste de celui qui semble en contrôle des événements pour atteindre son objectif : permettre à ses semblables d’accéder à la vie éternelle dans la béatitude.

Au cours de la soirée célébrant le départ à la retraite de Norbert Dionne, ce dernier avouera avoir malmené celui sans qui le public n’aurait pu suivre les péripéties de cette affaire : « Un reporter que j’ai assez malmené au cours des neuf trop longs mois qu’a duré cette enquête ». « Sans rancune, Jean-Charles », ajoutera-t-il, le bras levé en direction de Boisvert qui lui répondra d’un geste de la main en signe d’approbation.

Lieux : La voûte Chez Ti-Père

Au début du mois de février 2014, l’enquêteur en chef Norbert Dionne rencontre la sœur de la victime assassinée pendant l’inauguration du 60e Carnaval de Québec. Celle-ci raconte que « le soir du meurtre, avec le retour d’la reine et des duchesses, Jean-Paul [son frère] voulait se rappeler les bonnes vieilles années du Carnaval. […] Dans l’temps, avec son cousin qui restait sur la rue Sainte-Thérèse, y participaient tous les deux au concours de monuments de neige. Une année, Jean-Paul avait gagné le deuxième prix. Le Bonhomme Carnaval leur avait remis une médaille dans les Voûtes de Ti-Père. »

Chez Ti-Père était un lieu associé au Carnaval de Québec sur la rue Sainte-Thérèse, dans le quartier Saint-Sauveur de Québec de 1964 à 1990. La rue était animée par des sculptures de glace et de neige ainsi que par de décorations du Carnaval faites par des résidents du secteur. Elle fut nommée la rue du Carnaval.

La voûte était située dans le sous-sol de la maison de d’un dénommé Lionel Faucher et, chaque année, elle était accessible pour accueillir les visiteurs. On pouvait y prendre un verre de Caribou. 

Source : Wikipédia

Divers : Les émeutes lors de la visite de la Reine Elisabeth (1964)

Sur l’avenue Saint-Sacrement, dans la nuit du 1er janvier 2014, l’enquêteur en chef de l’Unité des crimes majeurs, Norbert Dionne, se remémore son passé au sein du Service de police de la Ville de Québec en présence de la sergente détective Marjolaine Bouchard :

« Vous n’étiez pas née quand j’étais sur le terrain, le jour du fameux samedi de la matraque, au cours de la visite contestée de la reine Élisabeth, le 10 octobre 1964. »

Dionne fait référence au fameux samedi de la matraque, une émeute qui eut lieu à l'occasion de la visite de la reine Élisabeth II à l'Assemblée législative du Québec dans le cadre du 100e anniversaire des conférences de Charlottetown et de Québec ayant mené à la signature de l'Acte de l'Amérique du Nord britannique.

L'émeute fut sévèrement réprimée à la matraque par les 4 000 agents la Police provinciale ainsi que la police municipale de Québec dont faisait partie le jeune Norbert Dionne. 34 manifestants sont arrêtés par la police, dont des touristes de New York et d'Ottawa. 

Source photo : Pinterest