Lieux : Manège militaire

Le soir des festivités du passage vers la Nouvelle Année 2014 sur la Grande-Allée à Québec, la première victime de Chronomeurtres est découverte derrière « …la scène érigée en face des restes du Manège militaire incendié cinq ans plus tôt. »

En avril 2008, un incendie d’une rare violence détruit ce bâtiment historique des plus distinctifs de la capitale construit entre 1885 et 1887. L’architecte autodidacte Eugène-Étienne Taché qui avait dessiné les plans du parlement quelques années plus tôt fut chargé de concevoir un nouveau manège militaire pour remplacer la salle d’exercice en bois qu’utilisent les Voltigeurs de Québec. Il s’inspira des châteaux forts du Moyen Âge qu’il a admirés lors de son voyage en Europe et introduisit, pour la première fois, le style château à Québec.

L’édifice a été reconstruit et rouvert le 26 avril 2018. 

Source : site Web de la ville de Québec et Wikipedia

Auteurs et philosophes : Denis April

Le 19 septembre 2014, Bruno Harvey, pour la première fois depuis des lunes, a dormi du sommeil du juste. Pas de cauchemar. Dans le salon, sa pendule allemande lui adresse un message subliminal. Elle s’est arrêtée à minuit pile : l’instant présent éternel sans passé ni futur. 

« Les yeux fixés sur le cadran, une tasse de café à la main, le jeune infirmier se remémore une phrase lue par hasard dans un récit consacré à la maladie et à la santé mentale : Quand tout est survie, tout devient possible. Le bouquin avait été oublié sur une table à la cafétéria de l’hôpital. Deux ou trois pages plus loin, le propriétaire du livre avait surligné une autre phrase : Seuls les fous peuvent faire parfois le pied de nez à la réalité. »

Ces citations qui déstabilisent Bruno Harvey, convaincu qu’une personne saine d’esprit peut en faire autant, sont tirées du roman Paul et les Fées publié en 2008 aux éditions Liber par un ex-collègue étudiant de l'auteur de Chronomeurtres à l’Externat classique Saint-Jean-Eudes, Denis April, dans le quartier Limoilou de Québec qui a lui-même connu des épisodes de troubles mentaux.

Les récits regroupés dans ce livre, à peine inventés, tournent autour d’un personnage observateur, souffrant de maladie mentale, qui a jeté un regard parfois étonné autour de lui lors de ses hospitalisations. Il a rencontré dans ce milieu un peu spécial les délires des autres certes, mais aussi la compassion entre ces désespérés de la réalité qui fuient dans leur folie.


Personnages : Kevin Pouliot

Kevin Pouliot est un jeune patrouilleur au Service de police de la ville de Québec (SPVQ). Le 30 janvier 2014, il est en service sur le site de l’inauguration du Carnaval de Québec. Il joint l’équipe de l’Unité des crimes majeurs (UCM) de Norbert Dionne en se faisant remarquer après avoir produit un rapport écrit dans un excellent français. Souhaitant « devenir l’homme le plus cool du monde sans se forcer », il apporte sa contribution à l’enquête grâce, entre autres, à ses connaissances et ses habiletés avec les technologies de l’information. 

Formé à l’Institut national de police du Québec plus spécifiquement dans la gestion des crises, il est un acteur clé dans la résolution de l’enquête sur la série de crimes perpétrés dans la capitale lors des grands événements annuels.

Le soir de la réception pour souligner sa retraite, Norbert Dionne ne manquera pas de souligner que le jeune homme« fera son chemin dans les forces du SPVQ. Par sa perspicacité, une enquête quasi insoluble a pu être close. Et j’ai nommé l’agent patrouilleur « le plus cool » de l’Unité des crimes majeurs, Kevin Pouliot que j’aimerais remercier devant vous tous. »

Objet : chronomètre Sportline 220 Sport Timer

Sur toutes les scènes de crime, les enquêteurs de l’Unité des crimes majeurs (UCM) du Service de police de la ville de Québec (SPVQ) découvre un artéfact, signature du tueur en série. 

Ce dernier les défie en leur laissant, dans un sac à sandwich Ziploc, un message composé d’une séquence numérique qui varie au gré des meurtres et d’un chronomètre en marche.

Voici une des rares photos de la fameuse pièce à conviction qui cause des maux de tête à Norbert Dionne et à son équipe.

Horloges : horloge du terminus d’Youville

En entrée de jeu, l’horloge du terminus d’Youville du Réseau de transport de la capitale (RTC), aux portes du vieux Québec, s’impose : 

« Une des faces de l’horloge sur place d’Youville, celle du côté du terminus du Réseau de transport de la capitale, affiche presque 14 heures. Comme c’est souvent le cas ces dernières années, les trois autres sont en décalage de plusieurs dizaines de minutes, de temps gagné ou perdu. »

Le 22 mars 2014, le jour du défilé de la Saint-Patrick, Bruno Harvey jette « un œil à l’horloge à quatre faces au centre de la place. De ce côté, elle affiche pour une fois la bonne heure : 15 heures 28. »

Lieux : le monument Desjardins

Lorsque l’enquêteur en chef Norbert Dionne se précipite en direction d’une deuxième scène du crime où l’attend la sergente Marjolaine Bouchard près de la fontaine de Tourny, il « franchit en catastrophe l’une des portes à ouverture automatique de [l’hôtel Hilton] donnant sur l’esplanade du Centre des congrès et poursuit son élan en direction du boulevard René-Lévesque, sans saluer, à sa droite, Alphonse et Dorimène Desjardins, « au seuil d’un siècle » : le fondateur des caisses populaires et son épouse, tout de bronze figés dans le granit par [la sculpteure Pascale] Archambault, à l’occasion du 400e anniversaire de la fondation de la ville de Québec. »

Ce monument rend hommage au couple qui a fondé les caisses populaires en 1900. Il s’agit en fait d’une réplique de l’œuvre Au seuil d’un siècle, érigée à Lévis en 2000, pour marquer le centenaire du Mouvement Desjardins. 

Source photo et info : ville de Québec


Auteurs et philosophes : Philippe Parrot

Le soir de la réception organisée par ses collègues pour souligner le début de sa retraite, l’inspecteur Norbert Dionne « sort un feuillet de la poche de sa veste et le déplie. Il chausse ses lunettes, prend le temps d’expliquer l’origine du document et entreprend sa lecture intégrale :   

Un parfum est par nature évanescent. À peine l’a-t-on perçu, associé le plus souvent au corps d’un être, voilà qu’il s’estompe, dispersé alentour, laissant dans notre chair un émoi. Rien n’est ainsi plus à l’image du Temps-qui-passe qu’une fragrance puisque tous deux, éphémères et insaisissables, nous échappent.

L’ex-policier fait une pause et jette un regard circulaire sur son auditoire. Il se racle la gorge et poursuit :

Que Guerlain ait eu l’idée, il y a quelques années, d’associer l’une de ses créations aux notions de Temps et de magie, en la nommant « L’instant magic », relève dès lors d’une intuition géniale. En effet, qu’il s’agisse du Présent ou d’une senteur, l’un et l’autre brillent par leur fugacité, chacun d’entre nous les percevant dans l’immédiateté d’une sensation qui disparaît aussitôt ressentie. Fugitifs, tous deux donnent donc bien l’impression d’être « magiques », arrivés là comme par enchantement et disparus aussi vite qu’ils étaient survenus. Ne laissant, comme traces de leur passage, que souvenirs et impression.

— Et c’est signé, Philippe Parrot, poète. Avouez qu’il y a de ces hasards qui n’en sont peut-être pas » ajoute l'ex-enquêteur.

Le texte de Philippe Parrot, Instant magique, poème contemporain 219, résume à merveille l’essence de cette intrigue policière qui s’alimente de la pensée de certains philosophes et se veut une réflexion sur le temps et sur l’instant présent infinitésimal. On peut le lire sur le blogue du poète.