Horloges : Horloge Gustav Becker

Lorsque Gaston Portelance fait la connaissance de Bruno Harvey et frappe à sa porte pour la première fois, il tombe en pâmoison devant l’horloge qui trône dans le salon de son voisin de palier :

« – Elle est magnifique cette horloge, jeune homme. C’est la première fois que j’en vois une comme celle-là. Avec une sonorité d’une pureté incomparable. J’en suis ébahi, déclare le vieil homme – le carillon sonne les six coups de 18 heures –. Une fabrication allemande, je présume ?

— Vous avez raison, monsieur… ?

— Gaston. Gaston Portelance, répond le visiteur impromptu.

— C’est une pendule fabriquée par Gustav Becker, dans les années 30, par l’entreprise qu’il a fondée en 1885, je pense. Mon grand-père, horloger de la troisième avenue à Limoilou, a eu, un jour, la surprise de sa vie. Il en a hérité à la suite du décès d’une cliente, une femme pleine aux as d’un des beaux quartiers de Sillery. Elle était veuve et avait pas d’enfants. Il était le seul à Québec en mesure de réparer ce genre d’objet. À sa mort, elle le lui a légué en héritage pour le remercier d’avoir pris grand soin du mécanisme très précis qui tient le temps, au centième de seconde près.

— Un vrai bijou avec ce boîtier d’une élégance inouïe, ces colonnettes tournées avec finesse et ces dorures incrustées. Unique ! Elle doit valoir une fortune… »

Portelance ne peut se douter que cette œuvre d’art est une des sources de la descente aux enfers de Bruno Harvey. 

Source photo : Wikipédia


Lieux : Chez Temporel

Le café Chez Temporel est un lieu de prédilection pour Bruno Harvey et Gaston Portelance où ils discutent de leur préoccupation à propos du temps qui passe, de l’instant présent infinitésimal.  

Depuis 1974, ce café au nom tout à fait approprié comme élément de décor d’un thriller ayant pour thème le temps, accueille plusieurs artistes et touristes enchantés par la simplicité et le calme de cette dite institution du Vieux-Québec. Avec son ambiance sereine à se sentir comme chez choix.

Petit détail non mentionné dans le roman : à l'endos du menu, on peut y lire un extrait du poème d'André Hardelet, Bal chez Temporel,  mis en musique par Guy Béart : 

               « Oui, si tu retournes danser

               Chez Temporel, un jour ou l'autre,

               Pense aux bonheurs qui sont passés

               Là, simplement, comme les nôtres » 

Source photo : TripAdvisor

Divers : Pépinot et Capucine

Le surlendemain du deuxième meurtre, Norbert Dionne se rend rencontrer la sœur de la victime pour tenter de comprendre les motivations de l’assassin.  Catastrophée, celle-ci répond tant bien que mal aux nombreuses questions de l’enquêteur. Son frère n’avait aucun ennemi.

En route vers son bureau sur l’avenue Saint-Sacrement, il ne peut s’empêcher de réfléchir sur le métier qu’il exerce : « le vieux routier esquisse un sourire en se remémorant la réplique de la marionnette malfaisante de la série télévisée préférée de son enfance, Pépinot et Capucine : Panpan, il est toujours le vainqueur ! L’emporter sur son rival : son objectif personnel et professionnel, mais pas mauvais du côté de la clôture en prenant parti pour les bons contre les méchants. » 

Pépinot et Capucine est une série télévisée jeunesse québécoise de 1952 à 1955 qui mettait en scène des marionnettes à gaine, émission  diffusée sur les ondes de la société Radio-Canada. Panpan était le personnage « méchant»  dans la série. 

Source de la photo : Pinterest


Personnages : Lucille Tremblay

Dans Chronomeurtres, Lucille Tremblay est spécialiste en profilage criminel : « 46 ans, la seule civile de l’équipe, est le sosie presque parfait de K. D. Lang. Experte reconnue dans les milieux policiers québécois, ses services professionnels sont prisés pour la résolution des questions complexes. »

Ce métier de psycho-criminologue est fondé sur l’analyse comportementale, une méthode qui permet à l’équipe d’enquêteurs de Norbert Dionne de déterminer le profil du criminel qu’ils recherchent.

Avec la progression de l’enquête, Lucille Tremblay est en mesure d’ébaucher un portrait psychologique du tueur qui sévit qui s’avérera assez juste : « L’homme qu’on recherche semble fantasmer sur le moment précis de ses gestes, animé par une pulsion sans connotation sexuelle. Je le caractériserais de meurtrier compulsif et psychotique. Il tue divers individus dans des lieux différents, dans un délai limité : trois personnes agressées en 80 jours. Il est aussi un adepte des messages codés avec ses séries chiffrées. Un criminel organisé : un QI supérieur à la moyenne ; il a sans doute un emploi qualifié et stable ; toujours en plein contrôle dans l’action, quoique le déclencheur soit lié à une situation de stress ou d’obsession ; ses interventions sont planifiées en apparence. Du genre à vivre seul et à opérer en solitaire, avec méthode. Ce qui lui permet de maîtriser la mécanique de ses exécutions et en éprouver une exaltation maladive. »

Lieux : Le Laboratoire de sciences judiciaires et de médecine légale

Qui dit « polar », dit « meurtres » et nécessaire « identification judiciaire ». Chronomeurtres n’y échappe pas avec l’implication du Laboratoire de sciences judiciaires  et de médecine légale du Québec logé à Montréal, rue Parthenais, dans l'édifice de la Sûreté du Québec.

Autrefois appelé « Laboratoire de recherches médicolégales » (le premier en Amérique soit dit en passant), cet organisme, avec à sa tête le Dr Wilfrid Derome, « produisait des expertises devant les tribunaux dès le début du siècle. En 1908, il se rend à Paris pour y étudier la médecine légale. Deux ans plus tard, il revient convaincre le gouvernement du Québec de la nécessité, pour la province, de disposer d'un laboratoire scientifique au service de la justice. Il y réussit avec l'appui du milieu judiciaire et s'en voit confier la direction. »

« À l'époque de la fondation du Laboratoire, des connaissances de base en médecine légale, en chimie et en physique servaient à l'élaboration d'une preuve scientifique. Ces disciplines se sont graduellement ramifiées et de nouvelles spécialités sont apparues : biologie, toxicologie, pathologie, chimie physique et organique, expertises en balistique ou en faux documents. Plus récemment, la génétique, l'informatique, l'odontologie, l'anthropologie sont venues enrichir le tableau des sciences judiciaires. » 

Source : site Web du ministère de la Sécurité publique du Québec

Auteurs et philosophes : Ahmed Hassan Zewail

Lors des funérailles de Gaston Portelance, Bruno Harvey mentionne, entre autres, le nom du chimiste, chercheur, professeur d'université, inventeur et physicien  Ahmed Hassan Zewail : « Gaston m’a fait découvrir des auteurs que je connaissais pas : les physiciens Heisenberg et Zewail, les philosophes Lalande et Bachelard… J’imagine que ça vous dit rien, mais bon. » 

Ahmed Zewail , né en 1946 à Damanhur en Égypte et mort en  2016 à Pasadena aux É.-U., est un universitaire égyptien ayant travaillé aux États-Unis. Il a reçu le prix Nobel de chimie en 1999 « pour ses études des états de transition d'une réaction chimique à l'aide de la spectroscopie à la femtoseconde ».

Professeur invité dans plusieurs universités d'Amérique du Nord, d'Europe, d'Asie et du Proche-Orient, il fut professeur émérite à l'université des Nations unies. Il fut également membre de l'Académie nationale des sciences, de la Société américaine de philosophie, de l'Académie pontificale des sciences, de l'Academia Europaea et de l'Académie arabe des sciences, technologies et transport maritime. Il fut également associé étranger de la Royal Society (1998), de la British Academy, de l’Académie des sciences de Russie, de l'Académie royale des sciences de Suède, de l'Académie des sciences (France), de l'Académie tunisienne des sciences, des lettres et des arts et de l'Académie des sciences de la Malaisie.

Un modèle pour le jeune infirmier québécois qui s’intéressait non seulement au temps qui passe, mais aussi à certaines recherches scientifiques en appui à son projet secret. 

Source : Wikipédia

Lieux : Le Café Sirocco

C’est dans une salle à l’étage du Café Sirocco avec vue sur le boulevard René-Lévesque et l’avenue Cartier à Québec  que se déroule la réception en l’honneur de l’enquêteur en chef Norbert Dionne au moment où il peut enfin prendre sa retraite du Service de police de la ville de Québec.

« Une centaine de personnes ont confirmé leur présence. Le 24 octobre, à l’heure convenue, parents, amis, collègues anciens et actuels s’entassent dans les deux salles vidées de leurs tables et de leurs chaises. Ils ont accepté l’invitation afin de lever leurs verres à la santé de celui admiré de tous pour sa longévité professionnelle. Le comité organisateur, avec à sa tête Marjolaine Bouchard, a prévu, à l’insu du jubilaire, un bien cuit avec comme objectif d’amuser la galerie. Une collecte a permis d’amasser des fonds pour la remise d’un cadeau-souvenir.

Quand Dionne se présente en compagnie de Madeleine Saint-Amant, son épouse, il est accueilli par un tonnerre d’applaudissements. Le retraité peut tant bien que mal se frayer un passage, tout un chacun désireux de lui serrer la main et lui transmettre ses vœux pour un repos mérité. S’ensuit un brouhaha de voix et d’éclats de rire. Les verres de bière et de vin s’entrechoquent. Les serveurs offrent sur des plateaux une panoplie de bouchées à saveur de l’Asie. » 

Source de la photo : Tripadvisor

Personnages : Lionel Sanschagrin

Le sergent-détective Lionel Sanchagrin est le troisième enquêteur de l’équipe de l’Unité des crimes majeurs du SPVQ (qui participe activement à la recherche du tueur en série de Chronomeurtres. Un vieux de la vieille aux méthodes plus traditionnelles « pressenti pour assurer la relève lorsque son patron prendra sa retraite ». « Depuis son entrée au SPVQ en 1981, Sanschagrin s’est démarqué par son air désinvolte, un atout dans la résolution des enquêtes confiées par ses supérieurs. »

Dans Chronomeurtres, Lionel Sanschagrin est plongé, bien malgré lui, dans deux scènes plutôt loufoques : lorsqu’il rencontre le nerd de l’informatique XYZ et qu’il se rend à la boutique de l’avenue Cartier où on vend des manteaux Kanuk.

Sa grande expérience avec les médias l’amène à prodiguer ses conseils à l’endroit de l’agent aux communications Gaboury : « Tu vois fiston, dans les relations publiques, y faut savoir comment mettre fin à un entretien. Avec politesse, mais avec fermeté. […] Et le choix de la salle est stratégique. Oublie jamais de monter le thermostat de quelques degrés avant le début de la rencontre, ajoute le policier expérimenté qui s’assure de ramener le contrôle de la température à un niveau normal. »

Divers : Le code 10

Le 19 septembre 2014, à 14 h 57, « À peine a-t-il pris connaissance de l’information publiée dans le journal Le Soleil, Norbert Dionne se lève tel un diable qui jaillit de sa boîte. Il récupère son arme de service, la glisse dans son holster, enfile à grand-peine son veston et se précipite vers la sortie de son bureau. » S’en suit une conversation ponctuée de codes avec lesquels ses collègues sont familiers : 10-20, 10-31, 10-40, 10-4… 

Ces mots codés aussi appelés Codes 10 sont destinés à représenter des noms, des lieux, des situations et des phrases courantes de manière rapide et standardisée dans les communications vocales, particulièrement chez les corps policiers. Ils ont été proposés pour la première fois dans les années 1920 et leur liste a été élargie en 1974 par l'Association of Public-Safety Communications Officials-International (APCO). Ils sont surtout utilisés par les forces de l'ordre en Amérique du Nord. 

Source : Wikipédia