Horloges : Horloge Gustav Becker

Lorsque Gaston Portelance fait la connaissance de Bruno Harvey et frappe à sa porte pour la première fois, il tombe en pâmoison devant l’horloge qui trône dans le salon de son voisin de palier :

« – Elle est magnifique cette horloge, jeune homme. C’est la première fois que j’en vois une comme celle-là. Avec une sonorité d’une pureté incomparable. J’en suis ébahi, déclare le vieil homme – le carillon sonne les six coups de 18 heures –. Une fabrication allemande, je présume ?

— Vous avez raison, monsieur… ?

— Gaston. Gaston Portelance, répond le visiteur impromptu.

— C’est une pendule fabriquée par Gustav Becker, dans les années 30, par l’entreprise qu’il a fondée en 1885, je pense. Mon grand-père, horloger de la troisième avenue à Limoilou, a eu, un jour, la surprise de sa vie. Il en a hérité à la suite du décès d’une cliente, une femme pleine aux as d’un des beaux quartiers de Sillery. Elle était veuve et avait pas d’enfants. Il était le seul à Québec en mesure de réparer ce genre d’objet. À sa mort, elle le lui a légué en héritage pour le remercier d’avoir pris grand soin du mécanisme très précis qui tient le temps, au centième de seconde près.

— Un vrai bijou avec ce boîtier d’une élégance inouïe, ces colonnettes tournées avec finesse et ces dorures incrustées. Unique ! Elle doit valoir une fortune… »

Portelance ne peut se douter que cette œuvre d’art est une des sources de la descente aux enfers de Bruno Harvey. 

Source photo : Wikipédia