Lieux : Manège militaire

Le soir des festivités du passage vers la Nouvelle Année 2014 sur la Grande-Allée à Québec, la première victime de Chronomeurtres est découverte derrière « …la scène érigée en face des restes du Manège militaire incendié cinq ans plus tôt. »

En avril 2008, un incendie d’une rare violence détruit ce bâtiment historique des plus distinctifs de la capitale construit entre 1885 et 1887. L’architecte autodidacte Eugène-Étienne Taché qui avait dessiné les plans du parlement quelques années plus tôt fut chargé de concevoir un nouveau manège militaire pour remplacer la salle d’exercice en bois qu’utilisent les Voltigeurs de Québec. Il s’inspira des châteaux forts du Moyen Âge qu’il a admirés lors de son voyage en Europe et introduisit, pour la première fois, le style château à Québec.

L’édifice a été reconstruit et rouvert le 26 avril 2018. 

Source : site Web de la ville de Québec et Wikipedia

Auteurs et philosophes : Denis April

Le 19 septembre 2014, Bruno Harvey, pour la première fois depuis des lunes, a dormi du sommeil du juste. Pas de cauchemar. Dans le salon, sa pendule allemande lui adresse un message subliminal. Elle s’est arrêtée à minuit pile : l’instant présent éternel sans passé ni futur. 

« Les yeux fixés sur le cadran, une tasse de café à la main, le jeune infirmier se remémore une phrase lue par hasard dans un récit consacré à la maladie et à la santé mentale : Quand tout est survie, tout devient possible. Le bouquin avait été oublié sur une table à la cafétéria de l’hôpital. Deux ou trois pages plus loin, le propriétaire du livre avait surligné une autre phrase : Seuls les fous peuvent faire parfois le pied de nez à la réalité. »

Ces citations qui déstabilisent Bruno Harvey, convaincu qu’une personne saine d’esprit peut en faire autant, sont tirées du roman Paul et les Fées publié en 2008 aux éditions Liber par un ex-collègue étudiant de l'auteur de Chronomeurtres à l’Externat classique Saint-Jean-Eudes, Denis April, dans le quartier Limoilou de Québec qui a lui-même connu des épisodes de troubles mentaux.

Les récits regroupés dans ce livre, à peine inventés, tournent autour d’un personnage observateur, souffrant de maladie mentale, qui a jeté un regard parfois étonné autour de lui lors de ses hospitalisations. Il a rencontré dans ce milieu un peu spécial les délires des autres certes, mais aussi la compassion entre ces désespérés de la réalité qui fuient dans leur folie.


Personnages : Kevin Pouliot

Kevin Pouliot est un jeune patrouilleur au Service de police de la ville de Québec (SPVQ). Le 30 janvier 2014, il est en service sur le site de l’inauguration du Carnaval de Québec. Il joint l’équipe de l’Unité des crimes majeurs (UCM) de Norbert Dionne en se faisant remarquer après avoir produit un rapport écrit dans un excellent français. Souhaitant « devenir l’homme le plus cool du monde sans se forcer », il apporte sa contribution à l’enquête grâce, entre autres, à ses connaissances et ses habiletés avec les technologies de l’information. 

Formé à l’Institut national de police du Québec plus spécifiquement dans la gestion des crises, il est un acteur clé dans la résolution de l’enquête sur la série de crimes perpétrés dans la capitale lors des grands événements annuels.

Le soir de la réception pour souligner sa retraite, Norbert Dionne ne manquera pas de souligner que le jeune homme« fera son chemin dans les forces du SPVQ. Par sa perspicacité, une enquête quasi insoluble a pu être close. Et j’ai nommé l’agent patrouilleur « le plus cool » de l’Unité des crimes majeurs, Kevin Pouliot que j’aimerais remercier devant vous tous. »

Objet : chronomètre Sportline 220 Sport Timer

Sur toutes les scènes de crime, les enquêteurs de l’Unité des crimes majeurs (UCM) du Service de police de la ville de Québec (SPVQ) découvre un artéfact, signature du tueur en série. 

Ce dernier les défie en leur laissant, dans un sac à sandwich Ziploc, un message composé d’une séquence numérique qui varie au gré des meurtres et d’un chronomètre en marche.

Voici une des rares photos de la fameuse pièce à conviction qui cause des maux de tête à Norbert Dionne et à son équipe.

Horloges : horloge du terminus d’Youville

En entrée de jeu, l’horloge du terminus d’Youville du Réseau de transport de la capitale (RTC), aux portes du vieux Québec, s’impose : 

« Une des faces de l’horloge sur place d’Youville, celle du côté du terminus du Réseau de transport de la capitale, affiche presque 14 heures. Comme c’est souvent le cas ces dernières années, les trois autres sont en décalage de plusieurs dizaines de minutes, de temps gagné ou perdu. »

Le 22 mars 2014, le jour du défilé de la Saint-Patrick, Bruno Harvey jette « un œil à l’horloge à quatre faces au centre de la place. De ce côté, elle affiche pour une fois la bonne heure : 15 heures 28. »

Lieux : le monument Desjardins

Lorsque l’enquêteur en chef Norbert Dionne se précipite en direction d’une deuxième scène du crime où l’attend la sergente Marjolaine Bouchard près de la fontaine de Tourny, il « franchit en catastrophe l’une des portes à ouverture automatique de [l’hôtel Hilton] donnant sur l’esplanade du Centre des congrès et poursuit son élan en direction du boulevard René-Lévesque, sans saluer, à sa droite, Alphonse et Dorimène Desjardins, « au seuil d’un siècle » : le fondateur des caisses populaires et son épouse, tout de bronze figés dans le granit par [la sculpteure Pascale] Archambault, à l’occasion du 400e anniversaire de la fondation de la ville de Québec. »

Ce monument rend hommage au couple qui a fondé les caisses populaires en 1900. Il s’agit en fait d’une réplique de l’œuvre Au seuil d’un siècle, érigée à Lévis en 2000, pour marquer le centenaire du Mouvement Desjardins. 

Source photo et info : ville de Québec


Auteurs et philosophes : Philippe Parrot

Le soir de la réception organisée par ses collègues pour souligner le début de sa retraite, l’inspecteur Norbert Dionne « sort un feuillet de la poche de sa veste et le déplie. Il chausse ses lunettes, prend le temps d’expliquer l’origine du document et entreprend sa lecture intégrale :   

Un parfum est par nature évanescent. À peine l’a-t-on perçu, associé le plus souvent au corps d’un être, voilà qu’il s’estompe, dispersé alentour, laissant dans notre chair un émoi. Rien n’est ainsi plus à l’image du Temps-qui-passe qu’une fragrance puisque tous deux, éphémères et insaisissables, nous échappent.

L’ex-policier fait une pause et jette un regard circulaire sur son auditoire. Il se racle la gorge et poursuit :

Que Guerlain ait eu l’idée, il y a quelques années, d’associer l’une de ses créations aux notions de Temps et de magie, en la nommant « L’instant magic », relève dès lors d’une intuition géniale. En effet, qu’il s’agisse du Présent ou d’une senteur, l’un et l’autre brillent par leur fugacité, chacun d’entre nous les percevant dans l’immédiateté d’une sensation qui disparaît aussitôt ressentie. Fugitifs, tous deux donnent donc bien l’impression d’être « magiques », arrivés là comme par enchantement et disparus aussi vite qu’ils étaient survenus. Ne laissant, comme traces de leur passage, que souvenirs et impression.

— Et c’est signé, Philippe Parrot, poète. Avouez qu’il y a de ces hasards qui n’en sont peut-être pas » ajoute l'ex-enquêteur.

Le texte de Philippe Parrot, Instant magique, poème contemporain 219, résume à merveille l’essence de cette intrigue policière qui s’alimente de la pensée de certains philosophes et se veut une réflexion sur le temps et sur l’instant présent infinitésimal. On peut le lire sur le blogue du poète.

Lieux : Le restaurant Conti Caffè

Le 1er juillet 2013, le jour que Bruno Harvey croît être celui de anniversaire de naissance, Gaston Portelance l’avait invité prendre un verre au bar de l’hôtel Clarendon. La conversation tourne au vinaigre à propos d’une certaine seconde intercalaire. Cet échange contribue d’une manière sournoise à amplifier la maladie mentale du fils d’horloger qui quitte les lieux en catastrophe.

« Pour sa part, [Gaston Portelance se résigne] à manger seul, au Conti Caffè. Ce souper à une bonne table de la rue Saint-Louis devait être le cadeau de fête de Bruno. Portelance se sent coupable d’avoir ébranlé son jeune ami, le vieil homme sirote en solitaire un verre de vin capiteux. Après avoir mordu, sans appétit, dans son entrecôte de bœuf sur gril sauce poivrée, il se demande quand et comment il devra lui faire [une] prochaine annonce. » 

Source photo : Tripadvisor

Divers : Le Dark Web

Au début d’octobre 2013, au cours des vacances de Gaston Portelance dans le sud de la France, après « plusieurs tentatives dans Google et dans l’encyclopédie Wikipédia, [Bruno Harvey] repère le logiciel parfait pour accéder au Dark Web : TOR, The Onion Router, comme ses créateurs l’ont baptisé ; le plus populaire en raison de sa facilité d’utilisation. »

« Les identifiants et la localisation des utilisateurs demeurent anonymes et ne peuvent être tracés, grâce au système de chiffrement en couches. La technologie de chiffrement des darknets fait transiter les données des utilisateurs à travers des serveurs intermédiaires, ce qui protège l'identité des usagers et garantit l'anonymat.

En raison de l'utilisation de techniques de chiffrement ou de proxies, les services consultés n'ont généralement pas connaissance de l'adresse IP de leurs utilisateurs, de même que les utilisateurs ne peuvent pas avoir accès aux informations concernant l'hébergeur du service caché. De ce fait, les usagers de ces réseaux peuvent échanger sur des forums, créer des contenus sur des blogs ou encore échanger des dossiers de manière anonyme. »

Le fis d’horloger y trouve, sur la page d’un spécialiste en ingénierie biomédicale et en biomatériaux qui se fait appeler Hemostasis ([l'hémostase étant l'ensemble des phénomènes du sang et des vaisseaux sanguins prévenant ou permettant l'arrêt de l'écoulement du sang et ainsi, contrôlant physiologiquement le retour à une circulation normale], la description d’une macromolécule qui semble correspondre à ses attentes. Lui traverse alors à l’esprit une autre citation dont il ne se remémore pas la source : « Le temps arrêté, la stase font partie de l’expérience de l’homme. » 

Source texte : Wikipédia / Image : Frankonfraud

Événements : Marathon Lévis-Québec

Lors de l’édition 2014 du Marathon Lévis-Québec, Bruno Harvey a offert ses services à titre de bénévole, avec une idée derrière la tête :

« Sur une affiche punaisée sur un babillard à l’Hôtel-Dieu, l’organisation de la course à pied de plus en plus populaire à Québec était à la recherche de bénévoles. Une expérience en milieu hospitalier était souhaitable pour assurer la sécurité des marathoniens. Le jeune infirmier avait soumis sa candidature par Internet. Compte tenu de son profil, il avait été accepté. Par mesure de précaution, Bruno avait fourni une fausse adresse : celle où il avait habité avec ses parents, sur la 3e avenue, à Limoilou. Parmi le millier de volontaires, on l’avait assigné à l’arrivée des marathoniens de l’épreuve phare de 42,2 kilomètres, dans le secteur de la Gare du Palais. À deux pas de chez lui. »

La première édition du Marathon baptisé « Marathon des Deux Rives » remonte à 1998 entre les villes de Lévis et Québec. Un tracé qui permettait de longer les rives sud et nord du fleuve Saint-Laurent avec une traversée sur le pont de Québec. Depuis 2018, l’événement sportif se déroule uniquement à Québec. 

Source de la photo : Robert Lafond

Auteurs et philosophes : Dan Brown (Robert Langdon)

Sur une des scènes de crime, dans un échange entre l’enquêteur en chef Norbert Dionne et son adjointe Marjolaine Bouchard, on apprend que la policière est une lectrice de polars :

« — […] j’ose à peine imaginer qu’on pourrait avoir affaire à un de ces timbrés, un fou des énigmes lanceur de défis qui vient de gâcher notre entrée en 2014. C’est devenu une mode dans certains romans policiers.

 — Si c’est le cas, Norbert, faudra demander l’assistance de Robert Langdon ou de Tomás Noronha, mes héros de polars favoris.

— Je reconnais votre propension pour l’univers romanesque de Dan Brown et de José Rodrigues dos Santos. À ma retraite, je vous promets de me laisser tenter. »

Daniel Gerhard Brown, dit Dan Brown, est un romancier américain, auteur de plusieurs best-sellers appartenant au genre du roman policier mettant en vedette le professeur Robert Langdon, dans lesquels se côtoient enquête et ésotérisme, qui a vendu près de deux cents millions d'exemplaires de ses romans. 

Source photo : Wikipédia

Lieux : la fontaine de Tourny

Le soir du 30 janvier 2014, la sergente détective Marjolaine Bouchard informe son patron, Norbert Dionne qui soupe avec sa famille au Club exécutif au 23e étage du Hilton Québec. Tout près d’où elle se trouve, à deux pas de la fontaine de Tourny alors qu’on vient d’y découvrir un cadavre. Ce joyau, conçu en 1853 par Mathurin Moreau, sculpteur de la ville de Dijon, en France, a été offerte en cadeau à la ville de Québec, en 2008, par Peter Simons, propriétaire La Maison Simons, à l’occasion du 400e anniversaire de la fondation de la capitale.

La fonderie d’art du Val d’Osne en a moulé six exemplaires en fonte et en a présenté l’une d’elles à l’Exposition universelle de Paris en 1855. La fontaine y remporta une médaille d’excellence, et le maire de Bordeaux tomba sous son charme en visitant l’Exposition. Il en a acquis deux exemplaires qu’il a fait installer à chaque extrémité des allées de Tourny, au centre de sa ville. Un siècle plus tard, en 1960, ces deux fontaines ont été démontées pour construire un stationnement souterrain, puis elles sont vendues au poids. L’une d’elle s’est retrouvé dans la cour d’un antiquaire de Saint-Ouen, près de Paris, à sec et en morceaux. C’est là qu’elle a été récupérée, restaurée et installée devant le Parlement de Québec

« Sous une des vasques circulaires enneigées, Galatée, une des Néréides, fille de Nérée et de Doris et Acis, son amant, jeune berger de Sicile, fils du dieu Pan et de la nymphe Symaethis doivent en vouloir à Peter Simons  de les avoir plantés tout nu, au beau milieu de la place, sans les prévenir de la rigueur de l’hiver québécois. »

Source : site Web de la ville de Québec et Flickr

Divers : les croquants de Cordes-sur-ciel

Au retour d’un séjour dans le sud de la France, Gaston Portelance rapporte à Bruno Harvey un peu de lecture et une gourmandise :

« Le fils d’horloger plonge sa main dans le sac de magasinage en papier kraft que lui tend le voyageur devant l’Éternel et en ressort un boîtier métallique. Sur le couvercle, une reproduction du village de Cordes-sur-Ciel. Il en retire en plus une bouteille de vin blanc.

— Des croquants de Cordes… »

Les croquants de Cordes sont des petits gâteaux secs aux amandes,  une spécialité de Cordes-sur-Ciel, petit village au nord du département du Tarn en France. La légende raconte qu’au XVIIe siècle, des amandiers y auraient produit une récolte supérieure aux habitudes de consommation. Une aubergiste aurait eu l'idée d’une recette à cuire au four après le pain à température douce. Sa texture lui aurait donné son nom de « croquant » et son terroir, celui de Cordes-sur-Ciel.

Toutefois, il semble qu’il s’agirait plutôt d’une création du XXe siècle dont la paternité n'est pas attribuée et que plusieurs artisans se la disputent. 

Source : Wikipédia


Lieux : Le Maurice Night Club


Le « Night Club » Maurice était un bar très fréquenté de la Grande-Allée à Québec dans un édifice prestigieux de plus de 100 ans qui fût le site des bureaux du premier ministre Maurice Duplessis, d’où le nom du club de nuit

Le soir du 31 décembre 2013, en pleines fêtes de fin d’année, Bruno Harvey prend une bière sur la terrasse de l’établissement  après s’être promené sur la Grande-Allée. À côté d’une table sculptée dans des blocs de glace, près de lui, deux femmes se crêpent le chignon. Partisan du retour à Québec de l’équipe de hockey des Nordiques, il remarque qu’une d’elle porte une tuque et un foulard à leur effigie. Il ne peut s’empêcher d’écouter leur conversation. Les deux femmes se chicanent à propos d’un gars. 

Source photo : Radio Canada

Personnages : Marjolaine Bouchard

Marjolaine Bouchard fait partie de l’Unité des crimes majeurs du Service de police de la ville de Québec (SPVQ). Elle s’est jointe à l’équipe de l’enquêteur chef Norbert Dionne deux ans avant les événements relatés dans Chronomeurtres

« Depuis qu’elle est diplômée de l’École nationale de police, la femme, originaire du Saguenay-Lac-Saint-Jean, est reconnue pour son ambition à gravir les échelons de la hiérarchie. Après avoir servi la population sherbrookoise pendant un peu plus de trois ans, la jeune policière s’est portée candidate à Québec, pour un poste aux enquêtes de l’UCM.

Lors des entrevues avec les trois candidats, Norbert Dionne avait été impressionné par la personnalité, les idées, le sens de l’humour et les objectifs professionnels de la seule femme du lot. Et charmé par son accent saguenayen rigolo. La brunette à la courte chevelure bouclée était ressortie de la rencontre avec le sentiment de former une équipe gagnante avec cet homme d’expérience. Persuadée d’être traitée d’égal à égal malgré la différence de niveau hiérarchique. Une attitude un peu à l’encontre des comportements paternalistes observés dans l’univers macho des milieux policiers. Dionne avait aussitôt recommandé son embauche, convaincu qu’une recrue féminine apporterait une autre vision des choses dans la conduite des enquêtes. »

Divers : Badaboum et les Nordiques de Québec

Le 1er janvier 2014, l’enquêteur en chef Norbert Dionne et la sergente détective Bouchard arrivent sur les lieux du premier crime. Ils découvrent une « femme dans la trentaine, allongée dans la neige […]. De peau blanche, emmitouflée dans un anorak rouge contrastant avec des pantalons de laine grise, chaussée de bottes noires, la victime est aussi coiffée d’une épaisse tuque à l’effigie des Nordiques.

— Une autre partisane qui ne saura jamais si Badaboum, la mascotte de l’équipe, reprendra du service ! s’exclame Dionne en s’approchant du corps dont le foulard est dénoué. » 

Lorsque la ville de Québec a accueilli le match des étoiles Rendez-Vous '87, les Nordiques sont devenues la première équipe de hockey de la LNH à introduire une mascotte costumée : Badaboum, la loutre bleue ayant pour rôle de divertir les amateurs du Colisée de Québec avec ses « étranges routines de danse ». 

Badaboum a connu un tel succès que les Nordiques en ont fait une attraction permanente lors des matchs à domicile jusqu’à leur déménagement au Colorado à la fin de la saison 1995.

Source : Sports Mascots Wiki

Auteurs et philosophes : Søren Kierkegaard

Parmi les livres empilés sur la table de chevet de Bruno Harvey, la sergente détective Marjolaine Bouchard remarque un titre publié chez Gallimard par le philosophe danois Søren Kierkegaard, né en 1813 et mort en 1855 à Copenhague. L’œuvre de cet écrivain, poète et théologien est considérée comme une première forme de l’existentialisme. 

Bruno Harvey a été séduit par sa théorie du temps, de l' « instant » comme « carrefour du temps et de l'éternité » et des « stades » de l'existence.

Il est intéressant de noter que les « premiers travaux de Kierkegaard ont été publiés sous différents pseudonymes qu'il utilisait pour présenter des points de vue différents. Il explorait les questions sous différents angles, chacun sous un pseudonyme différent. » 

Source : Wikipédia

Références musicales : The Killers

Le 16 juillet 2014, Norbert Dionne « se laisse choir dans son fauteuil en cuir […]. Le policier jette un œil sur le feuillet publicitaire des prochains événements majeurs prévus à Québec, déposé sur le coin de son bureau. ‘’ Quatre mois sans une nouvelle manifestation de ce monstre ’’, murmure-t-il. ‘’ On l’a échappé belle. Il aurait pu frapper au cours du Festival d’été à peine terminé. Au beau milieu du show du groupe The Killers, un nom évocateur pour un détraqué  » », se dit l’enquêteur en chef en saisissant le programme de l’édition 2014 sur lequel apparaît la photo de la formation rock alternatif. »

The Killers est un groupe américain, originaire de Las Vegas dans le Nevada. Formé en 2002, il se compose de Brandon Flowers, David Brent « Dave » Keuning, Mark Stoermer et Ronald « Ronnie » Vannucci Jr.

Leur musique est influencée par des références incontournables des années 1980 et des années 1990 comme Depeche Mode, Magnum, Oasis, David Bowie, Duran Duran, The Cars, New Order ou encore The Smiths. En 2014, ils étaient de passage au Festival d’été de Québec sur la grande scène des plaines d’Abraham. 

Source : Wikipedia

Lieux : L’hôpital Saint-François d’Assise

Le personnage principal de Chronomeutres, Bruno Harvey, est né en 1983 à l’Hôpital Saint-François d’Assise, sur la rue de L’Espinay, dans le quartier Limoilou.

Au début du XXe siècle, Louis-Nazaire Bégin, archevêque de Québec, avait souhaité qu'un hôpital catholique puisse offrir un service de maternité et une école des infirmières. Il demanda à la congrégation hospitalière et enseignante des sœurs de saint François d'Assise de Lyon de lui envoyer des infirmières. Quatre religieuses firent le voyage et déménagèrent à Beauceville en octobre 1904. En 1912, le courtier Théodore Leclerc proposa aux Sœurs de s'établir au domaine Lairet, à Limoilou. Les travaux de construction se terminèrent en 1913. L'école des garde-malades ouvrit ses portes l’année suivante. En 1925, une annexe (édifice B) de 10 étages s'ajouta au complexe.

En 1971, l'édifice A, où Bruno poussa ses premiers cris, fut inauguré. 

Source : Wikipedia

Horloges – Horloge de la gare du Palais


« Que serait une gare sans horloge? Celle-ci était autrefois essentielle pour s’assurer de prendre son train à l’heure. La gare du Palais, érigée en 1915 dans un style Château selon les plans de l’architecte américain Edward Prindle, comporte une énorme horloge au centre de sa façade. Ce n’est toutefois pas la seule. Les espaces publics intérieurs comprennent effectivement 3 autres horloges dignes de mention. La 1re se situe dans le hall principal où se trouvait l’ancienne billetterie. […] Les 2 autres horloges, situées à chaque extrémité de la salle des pas perdus, sont identiques et plus sobres. Elles sont intégrées aux murs en brique de la gare. »

Il est 14 heures 17, avec la précision des transports par chemin de fer, lorsque le regard admiratif de Bruno Harvey est attiré par la « magnifique horloge flanquée d’un lion, d’une licorne et de deux fleurs de lys bleues » qui orne l’arche elliptique du grand hall. 

Source : Contact – Université Lava / Photo : Pinterestl

Auteurs et philosophes – Héraclite d’Éphèse

Pendant l’absence de son voisin de palier en voyage dans le sud de la France, Gaston Portelance, qui l’alimente en lectures sur le temps, Bruno Harvey « apprend, entre autres, qu’Héraclite d’Éphèse a été le premier maître-penseur à traiter du temps et à en déplorer, comme lui, la fuite, l’inconstance et l’incompréhensibilité. »

Héraclite est un philosophe grec de la fin du VIe siècle av. J.-C. natif de la cité d'Éphèse. Il semble qu’il écrivit un seul et unique livre dont il ne nous reste que quelques fragments (plus d'une centaine). Ce livre, dont l’existence demeure hypothétique est désigné sous le titre Sur la nature. Incompris et oublié par l'histoire, cet ouvrage valut à son auteur le surnom d' « Héraclite l'obscur », car on jugeait la compréhension de sa pensée difficile en raison d'une écriture poétique, de l'abondance des formules paradoxales, à quoi s'ajoutait l'absence de toute ponctuation, un style haché et détaché. 

Source : Wikipedia

Lieux : La centrale du Parc Victoria

Dans le chapitre 14 de Chronomeurtres, l’enquêteur en chef Norbert Dionne fait une description peu reluisante des installations vétustes de la centrale du Parc Victoria, à Québec où sont logés une partie des effectifs du Service de police de la ville de Québec (SPVQ) et la Cour municipale. 

Le parc Victoria qui chevauche les quartiers Saint-Roch et Saint-Sauveur fut inauguré le 22 juin 1897, le jour du 60e anniversaire du couronnement de la reine Victoria.

Lorsque le policier a débuté sa carrière, l’édifice était en construction. Il se fait un malin plaisir de décrire ainsi l’état des lieux à sa sergente détective : « Vous n’avez pas connu, heureusement pour votre santé physique et morale, ceux du parc Victoria : dégâts d’eau à répétition, vermine, locaux condamnés, pas de sécurité. Les détenus en cellules se faisaient un plaisir de boucher les toilettes dont le contenu nauséabond débordait et dégoulinait dans les bureaux à l’étage inférieur. Un édifice abandonné par l’administration ! En 2007, une fuite dans la tuyauterie a transformé les murs et les plafonds en culture de champignons : des documents essentiels conservés dans les archives, au sous-sol de l’immeuble, ont aussi été endommagés. Au point où les employés de la Cour municipale devaient se munir d’un masque et de gants pour aller consulter des dossiers ! » 

Source photo : Journal de Québec 

Auteurs et philosophes : Henri Bergson

Bruno Harvey est « troublé à la lecture du philosophe français Henri Bergson. Celui-ci défend l’idée d’une réalité indivisible : le passé dans le présent, ce qui vient d’arriver et qui se prolonge dans une succession de fractions infinitésimales. »

Bergson est né le 18 octobre 1859 à Paris, ville où il meurt le 4 janvier 1941. Parmi les ouvrages qu'on lui doit, entre autres, l’Essai sur les données immédiates de la conscience (1889) et Matière et mémoire (1896). Il fut élu à l'Académie Française en 1916 et a reçu le prix Nobel de littérature en 1927. 

Ses réflexions sur le temps et sa mesure ont une influence néfaste sur la perception qu’en a Bruno Harvey : « Quand je suis des yeux, décrit le philosophe, sur le cadran de l’horloge, le mouvement de l’aiguille qui correspond aux oscillations du pendule, je ne mesure pas de la durée, comme on paraît le croire ; je me borne à compter des simultanéités (…) En dehors de moi, dans l’espace, il n’y a jamais qu’une position unique de l’aiguille et du pendule, car des positions passées il ne reste rien ». 

Source : Wikipédia et site Web 1000 idées de culture générale

Divers : Alaska Cake

Le dessert au menu du restaurant de l’hôtel Hilton, le soir du couronnement de la reine du Carnaval de Québec 2014 est un Alaska Cake, ou si on préfère un Baked Alaska (Alaska cuit au four) ou Bombe Alaska « également connu sous le nom d’omelette norvégienne, d’omelette surprise, ou omelette sibérienne selon le pays. » 

« Elle est constituée d'une abaisse de génoise, surmontée de crème glacée et recouverte d'une couche de meringue ordinaire ou à l'italienne. L'entremets est passé dans un four chaud de manière que la meringue se colore. La meringue joue le rôle d'un excellent isolant et empêche la chaleur (si le temps de cuisson n'est pas trop long) d'arriver jusqu'au cœur du dessert et d'en faire fondre la glace. Ce dessert peut aussi être flambé après cuisson. » 

Source : Wikipédia

Lieux : La traverse Québec-Lévis

Dans le but de rencontrer la sœur de la victime découverte le soir des festivités du Nouvel An qui demeure à Lévis, l’enquêteur en chef Norbert Dionne emprunte l’un des deux traversiers (NM Alphonse-Desjardins ou NM Lomer-Gouin) qui font la navette entre Québec et la rive sud. 

Comme le mentionne le site Web de la ville de Québec, la « région de Québec s’est toujours développée sur les deux rives du fleuve : Lévis au sud, Québec au nord. En été, le lien maritime entre les deux villes est rapidement devenu nécessaire. Le premier service de traverse en canots a évolué au rythme des besoins, jusqu’à l’usage de navires de grande capacité faisant la navette aux demi-heures. En hiver, la population a longtemps dû utiliser un pont de glace. »

Le policier joint l’utile à l’agréable en admirant une vue imprenable sur le cachet historique du Vieux-Québec, le Cap Diamant, le Château Frontenac, de même que la Terrasse Dufferin. 

Source de la photo : site Web de la Société des traversiers du Québec

La montre high tech de Bruno Harvey


Pour son 30e anniversaire, Bruno Harvey s’est offert une montre suisse hors de prix, le trophée de chaque vainqueur des 24 heures du Mans grâce à l’héritage modeste légué par son père. Quoi de plus normal pour demeurer synchronisé avec le Temps Atomique International (TAI), une échelle définie, depuis 1971, à partir d’un parc mondial d’horloges, dont l’une est située en territoire canadien.

Ce bijou, considéré comme le summum dans l’industrie de la montre-bracelet, est une ROLEX Cosmograph Daytona Explorer dont les caractéristiques sont décrites à la page 71 de Chronomeurtres.

« L’heure exacte, l’heure juste, a toujours été la règle de vie dans la famille de Bruno, jusqu’à en devenir une obsession dès son enfance, à une époque où la précision horlogère avait ses limites. Quoi de mieux qu’un tel instrument de mesure du temps pour ne pas en déroger ! »

Auteurs et philosophes : Victor Hugo - Lettre à Léonie Biard


Le jour de la Saint Patrick, Bruno Harvey récidive auprès d’un jeune homme déprimé qui vient de perdre sa blonde aux mains de son meilleur ami. Au moment où il partage avec sa promesse d’éternité, il récite une incantation appropriée dans les circonstances :

« Aujourd’hui, c’est le plus beau jour de ta vie, Francis, parce qu’hier n’existe plus et demain ne se lèvera jamais. Le bonheur est là : il est l’instant présent dans l’éternité. » 

Et il ajoute, en citant l’extrait d’une lettre de Victor Hugo à Léonie Biard : « Je n’ai qu’un instant. Je t’envoie l’éternité dans une minute, l’infini dans un mot. »

(Victor Hugo, Œuvres complètes. Édition chronologique publiée en 1968 sous la direction de Jean Massin, volume 7, page 778)

Léonie Biard est passée à la postérité pour être la première exploratrice dans des régions boréales jamais atteintes par une femme et fut l'un des grands amours de Victor Hugo. Après la disparition de sa fille Léopoldine, le poète a noyé son chagrin dans les bras de cette femme de lettres, muse des Contemplations devenue sa maîtresse.

Source de la photo : Wikipédia

Lieux : La 3e avenue à Limoilou

Quelques chapitres de Chronomeurtres ont pour décor la troisième avenue dans le quartier Limoilou de Québec. Une rue marchande où se côtoient des commerces de proximité, des restaurants, des bars. Un secteur de la capitale où les promoteurs immobiliers ont eu carte blanche au cours des années 1890 en s’inspirant « du modèle quadrillé de New York, avec des rues (est-ouest) et des avenues (nord-sud) où sont érigés des immeubles résidentiels, souvent en brique et de plus de 3 étages. »

Dans les années 80, la bijouterie-horlogerie Harvey fictive du roman a pignon sur cette avenue, au 538. Bruno Harvey y vivra depuis sa naissance jusqu’à l’âge de 24 ans. À noter que dans les années soixante, cet édifice abritait effectivement un tel commerce. 

Et, à cette époque, Norbert Dionne, alors jeune agent, a probablement patrouillé dans cette artère et, qui sait, a-t-il croisé au passage le père ou le grand-père de Bruno Harvey, peut-être lui-même.

 

Un autre segment du roman se déroule à l’angle de la 3e avenue, de la 6e rue et du chemin de la Canardière où se déroule le festival Limoilou en musique.

 

Source : Wikipédia

Personnages : Norbert Dionne

Norbert Dionne est un des principaux personnages de Chronomeurtres. Il dirige à titre d’enquêteur en chef d’un des groupes de détectives à l’Unité des crimes majeurs (UCM) du Service de police de Québec (SPVQ). Sous ses ordres, les sergents détectives Lionel Sanschagrin et Marjolaine Bouchard auxquels se joindra en cours d’enquête l’agent Kevin Pouliot. Le policier d’expérience, dont le fils est architecte marié à une spécialiste en design d’intérieur est l’époux de  Madeleine Saint-Amant professeure en sciences politiques à l’Université Laval. Les faits d’armes du personnage sont inspirés de ceux d’un policier ayant réellement fait carrière au SPVQ.

« Du haut de ses six pieds deux, comme on disait avant l’adoption du système métrique, de carrure encore athlétique malgré son âge respectable, l’homme affiche un regard franc comme l’or et en impose. Ses subalternes et ses supérieurs l’apprécient pour ses qualités humaines et sa diligence à traiter les dossiers qui aboutissent sur son bureau. »

Norbert Dionne est aussi un personnage confronté au temps qui passe : il a pris la décision de prendre sa retraite le 29 août 2014, à 16 heures 30. Son enquête piétine et il craint terminer sa carrière sans résolution des crimes qui s’accumulent mois après mois.

Auteurs et philosophes : Félix Leclerc

Félix Leclerc, né le 2 août 1914 à La Tuque et mort le 8 août 1988 à Saint-Pierre-de-l'Île-d'Orléans, est un « auteur-compositeur-interprète, poète, écrivain, animateur de radio et de télévision, scénariste, metteur en scène et acteur québécois, et un homme engagé pour la souveraineté du Québec et pour la défense de la langue française. » 

Près de la gare du Palais, dans la basse-ville de Québec, on peut lire sur le siège d’une des 40 chaises en acier inoxydable fixées au sol composant l’installation du sculpteur Michel Goulet intitulée Rêver le Nouveau-Monde, cette réflexion du poète sur la longévité du temps : « Le plus difficile, c’est le premier siècle. Rendus à trois, la racine est profonde ».

Source : Wikipédia

Horloges : Horloge de la tour du Parlement

L’horloge de cet édifice mythique de Québec fait partie du décor de deux séquences du roman Chronomeurtres.

D’abord lors des fêtes de fin d’année 2013 alors que, transi, Bruno Harvey décide de retourner chez lui lorsque cet instrument de mesure du temps tinte les 11 coups de la soirée. 

Ensuite, lors de la soirée d’inauguration du 60e Carnaval de Québec et de couronnement de la reine lorsque la même horloge affiche 21 h 10 : la sergente détective Marjolaine Bouchard vient de découvrir au pied de la fontaine de Tourny un homme, les yeux grands ouverts, une tache de sang figée au bas de son cou, un sourire d’ange radieux illuminant son visage éteint. 

Cette horloge « est l’une des plus fascinantes et impressionnantes horloges mécaniques au Canada. Elle serait actionnée par le même mécanisme, à échelle réduite, que le Big Ben de Londres. [Elle] a été fabriquée en 1880 par la firme américaine Seth Thomas Clock, et installée en 1888 par Cyrille Duquet. Elle aurait coûté 2 000 $ à l’époque. Cette horloge, qui comporte 3 faces, ne nécessite qu’un minimum d’entretien pour sonner les heures et faire entendre son tic-tac caractéristique. »

Source : Contact – Université Laval / photo : Martin Dubois


Références musicales : When Irish Eyes are smiling

Un des segments de Chronomeurtres a pour décor le défilé de la Saint Patrick dans les rues de Québec se terminant face à l’hôtel de ville de la capitale. À cette occasion, en 2014, un corps de musique des policiers bostonnais invité entonne à la hauteur de la place d’Youville When Irish Eyes Are Smiling. 

« Une chanson légère en hommage à l’Irlande, par Chauncey Olcott et George Graff, Jr. et mise en musique par Ernest Ball, pour la production d’Olcott de The Isle O' Dreams. Elle a été publié pour la première fois en 1912, à une époque où les chansons en hommage à une Irlande romancée étaient très nombreuses et populaires en Grande-Bretagne et aux États-Unis.» 

Un clin d’œil à l’homme figé à quelques pas de là, les yeux clos, un sourire radieux accroché à ses lèvres, en route pour l’éternité.

 

Source : Wikipédia et Youtube


Lieux : Le terminus d'Youville

Le terminus du Réseau de transport de la Capitale (RTC) de place d'Youville accueille plusieurs autobus des quatre coins de la ville. C'est également un des points passant des Express et des Métrobus 800 et 801. Le 22 mars 2014, on y retrouve les enquêteurs Norbert Dionne et Marjolaine Bédard, l’agent Kevin Pouliot et le corps d’un homme souriant: 

« La scène du crime est balisée par les traditionnels rubans jaunes d’interdiction de passage. Dans l’abribus et aux alentours, des techniciens en combinaisons sont à la recherche d’indices. Une ambulance est stationnée à proximité, sur la rue D’Aiguillon. Quatre auto-patrouilles du SPVQ bloquent les accès, de part et d’autre du terminus. Les agents détournent les autobus du parcours 11 vers le deuxième quai d’embarquement réservé aux autres circuits. »

 

Auteurs et philosophes : Saint-Augustin – La mémoire et le temps

Parmi les lectures de Bruno Harvey, La mémoire et le temps, déposé en permanence sur sa table de chevet :

« Qu'est-ce donc que le temps ? [...] Qui pourra le saisir même par la pensée, pour le traduire en une parole ? » 

Augustin (354-430), qui s'est converti au christianisme, entreprend une analyse théologique et sensible de la question philosophique du temps dans ses Confessions. Devant le constat de l'impuissance de l'homme à saisir le temps qui se dérobe, il reconnaît qu'il est possible d'en avoir l'intuition par le processus de la mémoire. La mémoire retient les souvenirs, les odeurs, les images, elle retient le temps, lui défend de se mouvoir au présent, éternise l'instant intime. C'est le miracle accompli par la mémoire qui rend l'homme créateur comme Dieu est créateur de temps. Par la mémoire, l'homme rejoint Dieu, sans toutefois le devenir. 

Source : Éditions Fayard